Pour les « réguliers » de ces séjours, la deuxième semaine de juin est synonyme de point fort cyclo-touristique de l’année.

 

Ne vous y trompez pas,
le séjour est bien sportif,
mais pas que.

Chacun y trouve son compte pour son côté festif, social et/ou gastronomique.

Et, une fois testé, nous avons tous envie de revenir.

Récit de Damian H.
Photos des participant-e-s

La variété des paysages d’une année à l’autre permet de s’améliorer sur tous les terrains.

Après la montagne de l’Ariège en 2022 et les plaines des Charentes en 2023, 2024 signalait le retour dans le terrain moyen montagneux du sud de l’Aveyron quatre ans après la visite précédente.

Et la météo joue un rôle particulier aussi. Dans l’Ariège nous étions gâtés par une chaleur parfois écrasante qui rendait les cimes encore plus agréables à atteindre et les descentes rafraîchissantes. En Charente, les orages nous incitaient à trouver abri les plus rapidement possible. Ici, dans l’Aveyron, c’est Éole qui s’est invité à la fête.

En préparation de ce séjour, une initiative bien utile cette année était de créer le groupe WhatsApp dédié. Cette voie de communication s’est avérée très pratique pour partager les informations et photos avant, pendant, et même après le séjour.

Samedi 15 – Nant

Arrivant à Nant le samedi 15 juin en début de soirée, nous découvrons notre centre d’hébergement bien adapté aux programmes sportifs.

Les salutations chaleureuses dans le parking nous rappellent la raison principale de notre venue : nous retrouver autour de notre passion commune dans un milieu loin de l’intensité de la vie parisienne.

Celles et ceux qui le souhaitent s’abreuvent d’une petite bière au soleil sur la terrasse prévue à cet effet, avant d’assister à la présentation d’information du centre. Du coup, nous étions très légèrement en retard et nous nous sommes retrouvés au fond de la salle. L’animateur Rémi, animait. Moi, simple Australien, je m’étonne toujours de trouver des gens talentueux tels Rémi dans ces coins, osé-je dire, reculés de la France profonde.

Nous n’étions pas les seuls à connaître la destination de choix que sont les Grands Causses. Trois groupes de randonneurs s’installaient avec nous pour la semaine.

Nous craignions la ruée au buffet du soir. Mais c’était mal connaître Rémi, et le propriétaire du centre, Yvan. Un planning au quart d’heure était mis en place et presque respecté. Les menus étaient présentés ; et non, encore une fois tout objectif de perte de poids s’envolait avec la description des mets. En cas de doute pour les lecteurs, nous apprenions que Nant et ses habitants se prononcent exactement comme la Préfecture de Loire atlantique.

Dimanche 16 - Navacelles

Dimanche matin, place au vélo. Beau et chaud annoncé, nous étions en tenue courte (avec manchettes pour démarrer tout de même).

Pour la première fois, un parcours gravel était proposé. J’ai accepté le challenge, avec Alain C., Bruno B. et Michel B.

À la sortie de Nant la montée sur les Causses annonçait déjà la couleur : technique et parfois raide. On s’était dit « oui, mais une fois là-haut… ». Et une fois là-haut, c’était un peu pareil. Des passages très techniques (donc à pied pour moi, et je n’étais pas seul) et d’autres passages roulants et forts agréables. Les paysages étaient exceptionnels sur ce terrain désert. Finalement pas si désert, car nous y rencontrions des moutons souvent.

B

Nos ambitions qui, jusque-là restaient intactes, prenaient un coup de frein sur les 2 disques lorsque nous découvrions 3 chiens patous derrière une barrière qui avaient l’air déterminé de protéger le troupeau. Demi-tour pour nous.

Ceci nous faisait prendre du retard sur le programme et le rendez-vous déjeuner s’éloignait. Un raccourci sur la route était assez rapide à trouver, et le parcours excellent. Une descente rapide et une montée sportive nous emmenaient à la table à Blandas (et oui, le "s" à la fin se prononce dans le Sud).

La sortie route faisait passer nos routards par le magnifique Cirque de Navacelles et sa montée interminable. On en prenait plein les yeux dès l’entame de la semaine. Quelle beauté sauvage ici ! Le retour à Nant après déjeuner suivait un parcours accidenté mais finalement assez roulant pour les routards. En gravel (il ne restait plus qu’Alain et moi) prenait un détour avec des passages > 15 % et j’étais en souffrance même avec le 32*36.

La difficulté de tracer les parcours gravel sans possibilité de reconnaître en avance et correspondant à notre niveau plutôt débutant s’est fait ressentir. Pour la suite, sans que l’on échange entre nous, était de dire « Bien, mais compliqué à mettre en place ».

On verra pour la suite.

 

Lundi 17 – Saint Rome du Tarn

Le parcours Jour 2 (tout le monde à vélo « route ») nous faisait suivre la Dourbie en descente jusqu’à quelques encablures de Millau, puis virage à droite direction là-haut. Encore une très belle montée en dessous, puis au-dessus des villages perchés.

Tout ce que l’on adore dans le monde de la FFCT.

La descente était piégeuse par endroits car le vent commençait à monter, mais la vue sur Millau et son viaduc dans l’axe, obligeait la pause photo.

Ensuite, nous suivions le Tarn pour passer en dessous du pilon le plus haut. D’en bas, ça donne le vertige, je n’ose pas imaginer les difficultés de construction. La table de midi à Saint Rome de Tarn était atteinte sur une route roulante et un petit mur pour la finale. Nous y admirions un ballet de camions sur ces micro-passages de village sans qu’aucun accident ne se produise. Surprenant. L’après-midi s’annonçait musclée avec du dénivelé, et quelques nuages menaçants se présentaient devant nous. Sortant de table, nous étions directement dans le dur. Le parcours suivait une première montée et sa descente, suivi d’un bon faux plat montant long et rapide, mais qui courbait verticalement au fil des kilomètres.

Je n’en pouvais plus. Et, comme si j’en avais besoin, la pluie fine s’invitait à la fête.

L’esprit club a bien fonctionné et mes compagnons m’ont attendu sur la crête. J’ai mangé une pâte de fruits Décathlon et cela m’a fait un micro-boost tout de même. Laurent D. a eu la générosité de crever un peu plus loin et je l’en remercie.

La pause m’a fait du bien et nous avons terminé ensemble la sortie.

Le soir était programmé autour de la culture viticole de la région. Notre hôte Yvan nous invitait à une séance de dégustation dans sa cave personnelle d’une qualité et variété que l’on ne trouve qu’en France. C’était d’une générosité hors normes et très touchante. Nous avons tous noté son Enfant Terrible du domaine d’Archimbaud en point d’orgue de la soirée.

Mardi 18 – Mont Aigoual 1/2

Mardi était jour Aigoual n°1. C’était ma première tentative sur ce mont connu, sinon mythique pour ces 200 jours par an de vent à > 100 km/h. Nous saurions bientôt si aujourd’hui en faisait partie. La montée est programmée par Trèves, très longue (28 km à partir de Trèves) mais le plus dur est dans les premiers 10 km. Je ne savais pas ce détail. Du coup, je montais doucement admirant les paysages au fil du temps. À environ mi-chemin de la montée, mes compagnons de route m’attendaient à Camprieux, où la météo (fraîcheur, humidité et vent) ne s’y prêtait pas vraiment. Très poliment, ils m’ont menti « Noooon, ça ne fait pas longtemps qu’on attend ».

EUn kilomètre plus loin, Laurent crève encore. Cette fois c’est Richard M., notre champion mécano parti quelques minutes plus tard dans la matinée, qui nous rattrape et répare dans quelques courtes minutes. Bravo champion. Tout le monde repart sur les dernières bornes plutôt roulantes.

Mais, arrivant en haut, nous comprenions la réputation méritée du lieu. La vue était totalement dégagée et impressionnante, mais il était hors de question de laisser son vélo sans surveillance de peur qu’il s’envole. Nous prenions les photos souvenirs et nous partions sur la descente rapide. Les rafales de vent, souvent de côté, nous faisaient nous méfier de la vitesse. Mais lorsqu’elles étaient de dos, moi au moins, je serrais les étriers.

Le parcours nous faisait traverser Meyrueis où les terrasses étaient sorties, et très tentantes, mais le rendez-vous déjeuner était donné plus loin, à Lanuéjols, au bout d’une montée plus longue sur la route que sur la carte. Le retour était tout schuss, et tant mieux. C’était sur cette étape que le sprint final à la pancarte de Nant était en jeu.

Richard M. prenait la poudre d’escampette au km 0, et roulait à bloc. Derrière, Michel B. filait tempo, attendant que notre sprinteur attitré Michael L. se frustre et parte à la poursuite. Le bleu, Raphaël G., non informé de la ruse, contribuait à la chasse. La descente du Causse fut rapide et venteuse, un peu dangereuse à mes yeux et j’ai levé le pied. Michael insistait, mais Michel, contraire à sa réputation de descendeur sage, est resté dans sa roue. Profitant d’une petite montée raide avant les 5 km de faux plat montant de retour à la base, Michel met un peu d’air entre la paire de tête, qu’il formait désormais avec Richard, et Michael, juste quelques mètres derrière. Le tour était joué. Revanche l’année prochaine.

Mercredi 19 - Meyrueis

Au bout de trois ans, je commence à intégrer la notion : la sortie de mercredi dans les semaines de séjour est critique. La fatigue des premiers jours est dans les jambes (et la tête). Nos organisateurs l’ont bien compris et « seulement » 1 400 m de dénivelé étaient au menu.

Nous partions sur la descente vers, et au-delà de Millau, restant dans les gorges et passant les falaises où de nombreux vautours planaient. D’aucuns disent qu’ils nous guettaient. La montée du jour était en deux parties ; une première où nous trouvions des souvenirs de l’Ariège à 9 % et la seconde très roulante. Sur la montée, nous n’avons pas trouvé de vues dégagées, mais c’était pour plus nous gâter sur la descente. La vue sur la vallée de la Jonte avec Meyrueis au fond est très belle. Je prenais mon temps sur une route roulante où d’autres ont profité pour prendre du plaisir dans la vitesse.

Le déjeuner sur les terrasses de Meyrueis, qui me tentaient la veille, était suivi par une visite clin d’œil organisé par Alain C. Par hasard et par chance, Alain avait trouvé Le Garage Malafosse où les véhicules de la croisière jaune de Citroën dans les années 30 étaient préparés. Ce garage d’un monde révolu est tenu par un descendant du propriétaire initial et passionné de vieux moteurs. Il a su nous transmettre sa passion et son histoire à travers une présentation orale appréciée de tous. Merci Alain pour ce moment privilégié.

 FGH

Jeudi 20 – Fondamente

Jeudi, il pleut. Plutôt la pluie était prévue. Seuls quelques-uns plus courageux que moi ont pris la route à vélo. Je me suis installé en terrasse sur la place centrale de Nant (très agréable par ailleurs) et j’ai fait quelques emplettes : des tisanes on ne peut plus bio, des saucissons, du fromage (brebis bien entendu). Au fil des heures, nous, les touristes, commencions à regretter notre choix car l’humidité était présente, mais elle ne tombait pas. Nous déjeunons tous ensemble au restaurant prévu et je suis reparti avec mes amis touristes faire du tourisme et chercher du Roquefort à Roquefort. L’après-midi, la pluie était au rendez-vous. Les cyclistes du jour se trouvaient sous une grosse averse sur toute la dernière descente, parcourue en vitesse raisonnable.

 

Vendredi 21 – Aigoual 2/2

La météo de vendredi s’annonçait sans pluie, mais avec un plafond très bas, comme on dit dans les avions. Alain C. nous proposait un parcours n°2 Aigoual aménagé en fonction de ceci. Nous partions sur une petite route déserte de montagne et dans le brouillard, passant des cascades, des villages et des forêts. Les derniers 15 km de la montée étaient essentiellement en faux plat sur une route très roulante. Le vent se renforçant, et la couverture nuageuse très variante nous faisaient douter des conditions en altitude.

JArrivant au sommet où la route est totalement dégagée, nous nous trouvons dans un brouillard épais et face à un vent à décorner les béliers. Nous ne nous y attardons pas. Toujours dans le brouillard, en descente vers notre restaurant de midi, l’humidité pénétrait nos maillots et notre peau. La terrasse couverte était sincèrement bienvenue.

L’après-midi, nous partons ensemble sur un parcours assez long, mais essentiellement en descente. Seule une section de faux plat montant permettait aux groupes de se former. Tout le monde roulait à son rythme, histoire de se faire une dernière fois plaisir dans ces paysages exceptionnels.

2025 : on y pense déjà

Pour le futur, il y aura du changement dans l’équipe organisatrice.

De mémoire vivante, Pierre Le Petit a toujours porté l’organisation de nos restaurants de midi et de nos points de Brief-debrief quotidiens (autour d’un apéritif ordonnancé par Pierre et Christiane). La recherche des restaurants est centrale au bon déroulement du séjour, et les multiples paramètres rendent l’exercice complexe. Il faut trouver des établissements prêts à accepter une trentaine de couverts, dans un budget plutôt restreint et localisé d’une façon permettant aux parcours longs et courts de se croiser à une heure convenable.

K

Pierrot et Christiane, après au moins 15 ans d’affilés sur ces séjours, et les années passant, nous ont fait part de leur décision de ne plus venir au séjour sportif. Ils ne nous laisseront pas orphelins, mais bien héritiers d’une belle richesse de convivialité.

Leur contribution ne s’arrêtait pas à ces aspects organisationnels, ni même à leur générosité, mais bien plus important à mes yeux, ils sont adorables ! Merci beaucoup Pierrot et Christiane, bonne route à vous.

Donc, ce sera une nouvelle équipe qui reprend progressivement l’organisation des séjours sportifs futurs. Nous resterons dans l'esprit du CCC78 bien entendu.

Et toujours l’esprit club du CCC78

 L